lundi 31 janvier 2022

UNDERDOG SAMOURAI, LA "TRASHEDIE" DE ROMAIN TERNAUX

 


UNDERDOG SAMOURAI – (2022)

Auteur : Romain TERNAUX : "

Biographie

Romain Ternaux est né en 1987. Il s’est enfermé plusieurs années chez lui pour écrire des romans. L’histoire du loser devenu gourou est le deuxième roman qu’il publie. Une quinzaine d’autres devrait suivre, si tout se passe bien. Ah non, correction, quatorze romans devraient suivre car, en octobre 2017, Romain Ternaux a publié Spartacus, une biographie romancée, trash et faussement innocente de l’esclave révolté qui fit trembler Rome.

L’esthétique de Romain Ternaux peut être rattachée au courant Bizarro Fiction (article encyclopédique en anglais, ici) : un genre romanesque qui emprunte à l’absurde, à la satire au grotesque, qui lorgne vers la littérature spéculative (cette branche de la littérature générale qui flirte avec les littératures de genre), qui fait remonter son origine aux Tristes d’Ovide, et qui a pour maîtres Calvino, Burroughs et Gogol.


Editeur : AUX FORGES DE VULCAIN

Sortie : Janvier 2022

Illustration de couverture : Elena VIEILLARD

Prix : 15

287 pages

 

Cher Monsieur TERNAUX, (je me permets cette familiarité)

Je viens de terminer l’ouvrage dans lequel vous relatez, avec brio hélas, les très nombreuses péripéties de vos dernières aventures. Tout d’abord, j’ai envie de vous dire « Mais qu’êtes-vous donc allé faire dans ces galères » ou « Vous aimez tomber de Charybde en Scylla ? ».

Comment en si peu de temps, êtes-vous arrivé à vous mettre dans autant de situations périlleuses ? Et tout cela, pour un sabre japonais de mauvaise facture. Etes-vous naïf au point de ne points avoir soupçonné l’arnaque, sur le dark web qui plus est. Là ou règne magouilles et compagnies.

Enfin, si votre ire s’était cantonné contre vous-même ; non, c’est à une « puissance commerciale », un péril jaune digne de Fu Manchu, que vous avez voulu vous attaquer. Au pays des mangas, des traditions samouraï, des Pokémon. En fait, j’ai la curieuse impression que tout vous agresse, même les restes pathétiques de votre famille. Qui saura, quelque part, vous retourner son courroux !

Quelle cavalcade autour du globe. Au fait, que vouliez-vous faire d’un authentique katana ?

J’ai la curieuse impression, qu’en réalité, l’humanité vous repousse : une soi-disant petite amie japonaise, un faux maître des arts martiaux, un vrai mais alcoolique… A quelles bassesses ne seriez-vous pas arrivé pour partir vers l’Empire du Soleil Levant, dont les rayons vous fascinent depuis votre prime jeunesse.

Même là, vous piétinez les beaux principes de la philosophie nippone. Jamais content. Et violent, sous l’emprise d’un Yokai doré.

Les sumotoris, ces légendes vivantes, ne trouvent même pas grâce à vos yeux ! Et vous n’hésitez pas à souiller une armure légendaire par votre ignorance.

Vous déversez ainsi toute votre agressivité naturelle sur tout ce qui empêche votre quête donquichonesque, avec mauvais goût.

A vous lire, je me suis vu dans un mélange filmique de Tarantino mâtiné de Mel Brooks. J’allais oublier, Russ Meyer :

Extrait «… Seulement il me vient une idée. J’attrape par ses cheveux bruns la vieille la plus proche de moi, puis l’embrasse à pleine bouche. La langue comme une hélice de bateau, je tourne et je tourne, bande de plus en plus dur, et son propre rythme ne fléchit pas dans l’enthousiasme partagé, c’est l’osmose absolue ! Au fur et à mesure, ses jambes en collants troués s’écartent et je peux glisser un doigt. Je sens quelque chose… ».

Et le final de votre récit marquera le summum de cratitude en vous gaussant des Power Rangers, ces êtres nobles, chevaliers dont les couleurs rappellent les anneaux des J.O. et leurs valeurs universelles.

J’arrête mes diatribes. Car je dois dire que je me suis délecté et vautré dans cette fange. J’ai halluciné et rit de vos pérégrinations picaresques. Quel jeu de massacre, au sens « propre » du terme. On peut vous plaindre, mais en fait vous bousculez, tranchez et exterminez avec inconscience et allégresse les profiteurs, les empêcheurs de tourner en rond.

Vous avez ainsi écrit une large tranche de « trashédie ». A dévorer, et consommer sans aucune modération. Jusqu’à l'éthylisme...

Je vais me précipiter vers vos autres œuvres, dont une sort fort opportunément en Livre de Poche !






 

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