mardi 9 août 2022

VERS LES ETOILES OU UNE AUTRE APPROCHE DE LA CONQUETE SPATIALE

 


VERS LES ETOILES (2020) – The Calculating Stars

Auteure : Mary Robinette KOWAL


Traduction : Patrick IMBERT

Editeur : DENOËL – Collection Lunes d’Encre

Sortie : Janvier 2020

Prix : 24.00 €

547 pages

 

 

Résumé 4ème de couverture :

«Une femme. Une mission. Sauver le monde.

1952. Une météorite s’écrase au large de Washington, dévastant une grande partie de la côte Est des États-Unis et tuant la plupart des habitants dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Par chance, Elma York et son mari, Nathaniel, en congé dans les Poconos, échappent au cataclysme et parviennent à rejoindre une base militaire.
Elma, génie mathématique et pilote pendant la Seconde Guerre mondiale, et Nathaniel, ingénieur spatial, tentent de convaincre les militaires que la météorite n’a pu être dirigée par les Russes. Mais, ce faisant, ils découvrent que la catastrophe va dérégler le climat de manière irréversible et entraîner, à terme, l’extinction de l’humanité.
Seule issue : l’espace. Une coalition internationale lance un programme spatial de grande envergure… inaccessible aux femmes. Elma compte pourtant bien y prendre part et devenir la première Lady Astronaute.

Récit d’une conquête spatiale digne de L’Étoffe des hérosVers les étoiles a reçu les prix les plus prestigieux de la science-fiction : Prix Hugo, Prix Locus, Prix Nebula, Prix Sidewise
.»






Si vous avez vu le film « Les figures de l’ombre », inspiré du roman de M.L. SHETTERLY, vous allez être familiarisé par l’univers de la conquête spatiale vu du côté des U.S.A.

Surtout vers l’ensemble de ses « petites mains » ; les « calculettes » chargées de transcrire en formules mathématiques les données nécessaires à l’envoi d’une fusée habitée vers l’espace. Une partie des personnels étant des femmes afro-américaines !

Dans ce roman qui se lit comme un documentaire passionnant, l’envers du décors masculin (voire machiste) de la conquête spatiale (regardez L’étoffe des Héros) se trouve resitué du côté féminin. De très nombreuses femmes, qui avaient piloté des avions durant la Seconde Guerre Mondiale, se retrouvaient ignorées, méprisées parfois, pendant cette période de l’après-guerre !

Mary Robinette KOWAL restitue avec « humanité » l’importance de leur rôle dans ces années troublées. A plus forte raison quand survient la fiction sous la forme d’une météorite. Cet énorme caillou va créer ainsi les conséquences d’un second choc glaciaire fatal, susceptible d’éradiquer toute vie sur Terre.

L’espace est donc la solution pour permettre une survie de notre espèce. Vers l’installation de colonies sur la Lune d’abord, puis Mars ! Mais la conquête de l’espace n’en est encore qu’à ses balbutiements.

Une collaboration à l’échelle de la planète va mettre en valeur tous les talents mathématiques et les simulations d’une fusée capables d’emmener des hommes et des femmes hors de notre atmosphère. Bien évidemment, à cette époque les moyens de calculs étaient quasi inexistants et il fallait se fier aux seules connaissances intellectuelles des meilleurs mathématiciens dont beaucoup étaient des femmes. Qui vont vouloir profiter de cette situation pour devenir astronautes…

Ce fourmillement d’intelligence est idéalement mis en scène à travers le roman de Mary Robinette KOWAL. Basé sur une recherche des témoins, des documents de l’époque des années 50 et 60…  Plongeant aussi dans la situation des minorités noires et de la société américaine blanche raciste. Je pense à cette partie de l’histoire où un groupe de femmes blanches emmené par Elma envisage de monter un spectacle de meeting aérien féminin pour montrer qu’elles ont leur place pour piloter une fusée, mais ne trouve pas d’avions. Elles se tournent alors vers une escadrille constituée exclusivement de femmes de couleur capable de leur prêter leurs propres avions…

Pourtant la survie de beaucoup dépend de la mise en commun de tous les savoirs.

J’ai pris un véritable plaisir de lecteur à découvrir ce roman, très documenté (une sélection documentaire figure en fin du roman), et qui a mérité l’ensemble des prix reçus. Une conquête mêlée d’humour sur la situation des femmes dans la société américaine des années 50. Elma a beau avoir un fort caractère, elle est souvent en butte aux préjugés des hommes qui ne cherchent qu’à diminuer leur rôle ! Son moral en est souvent affecté !


Cela m’a donné envie de lire le petit ouvrage « Lady Astronaut » constitué de nouvelles plus ou moins longues qui prolongent les chroniques de ce roman. Le plaisir de la lecture est augmenté je pense par la traduction fluide de Patrick Imbert !  Il me reste à lire "Vers Mars" ; en attendant en octobre prochain "Sur la Lune" !


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