vendredi 18 novembre 2022

2 AUTEURS, 2 VILLES ET DES PRIX POUR LA TOUR DE GARDE !

 

Claire DUVIVIER et Guillaume CHAMANADJIAN


 

CYCLE DE LA TOUR DE GARDE

LE SANG DE LA CITE – TOME 1 – CAPITALE DU SUD (2021)

 

Editeur : Les FORGES DE VULCAIN

Sorties : Avril et octobre 2021

  


Résumé 4ème de couverture :

« Enfermée derrière deux murailles immenses, la Cité est une mégalopole surpeuplée, constituée de multiples duchés. Commis d’épicerie sur le port, Nox est lié depuis son enfance à la maison de la Caouane, la tortue de mer. Il partage son temps entre livraisons de vins prestigieux et sessions de poésie avec ses amis. Suite à un coup d’éclat, il hérite d’un livre de poésie qui raconte l’origine de la Cité. Très vite, Nox se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Malgré lui, il se retrouve emporté dans des enjeux politiques qui le dépassent, et confronté à la part sombre de sa ville, une cité-miroir peuplée de monstres. »

CITADINS DE DEMAIN – TOME 1 – CAPITALE DU NORD (2021)

 


4ème de couverture : « Amalia Van Esqwill est une jeune aristocrate de Dehaven, issue d’une puissante famille : son père possède une compagnie commerciale et sa mère tient un siège au Haut Conseil. Progressistes, ils lui ont offert, à elle et à d’autres enfants de la Citadelle, une instruction basée sur les sciences et les humanités. Jusqu’au jour où le fiancé d’Amalia se met en tête de reproduire un sortilège ancien dont il a appris l’existence dans un livre. Au moment précis où la tension accumulée dans les Faubourgs explose et où une guerre semble prête à éclater dans les colonies d’outre-mer, la magie refait son apparition dans la ville si rationnelle de Dehaven. Et malgré toute son éducation, Amalia ne pourra rien pour empêcher le sort de frapper sa famille et ses amis.

Deuxième roman de Claire Duvivier, Citadins de demain est le premier volume de la trilogie Capitale du Nord.

Capitale du Nord, constitue, avec Capitale du Sud (dont le premier volume, Le Sang de la cité, écrit par Guillaume Chamanadjian, est sorti en avril 2021) le cycle de la Tour de garde.»

 

Les éditions LES FORGES DE VULCAIN ont frappé fort pour ce cycle ambitieux.

Ambitieux, car si chaque auteur développe son propre univers autour d’une ville, les deux gardent à l’esprit une unité à l’issue de leur trilogie respective ; devant aboutir à une « union » des deux cités, peut-être.

Mais le lecteur s’interrogera sans doute sur ces deux premiers tomes.

Chronologie oblige, c’est CAPITALE DU SUD de Guillaume CHAMANADJIAN qui a « ouvert le bal » avec Gémina (calquée sur la ville italienne de Sienne).

Ville fortifiée et maritime constituée de duchés ; chacun d’eux avec leur spécificité propre avec une soif de pouvoir de plus en plus grande.

Le soleil, la mer, la gastronomie, le vin font penser immédiatement à une ville méridionale, où il fait bon vivre !

Nox, le personnel principal, pour ses livraisons de mets et vin, s’y déplace continuellement, appréciant la vie urbaine.

Son appartenance à la Maison de la Couane, la Tortue de Mer, une maison forte, lui apporte une grande liberté d’autonomie. Il est alors un témoin silencieux des changements qui agitent la cité. Derrière la douceur de vivre, son « insouciance » se trouble avec les frasques de sa sœur qu’il doit assumer. Et il y a ce recueil de poésies dont les textes lui rappellent son existence.

Des circonstances effrayantes l’amène à découvrir la faille, le glissement vers une réalité éloignée de la réalité de g2MINA ;

Nox devient alors le témoin atterré d’une réalité bien sombre, de la violence entre maisons. De la folie même ! L’éloignant peu à peu du poids politique de la Maison de la Couane. Un simple olivier entouré de légende va précipiter l’effondrement de ses certitudes.

Transportons-nous vers cette CAPITALE DU NORD. De l’autre côté de l’océan, il y a Dehaven, l’austère cité (calquée sur la ville néerlandaise d’Amsterdam). Claire DUVIVIER suit les traces d’Amalia Van Esqwill.

Le lecteur s’immerge alors dans un territoire régit par le commerce maritime. Amalia est très tôt formée à une certaine rationalité, en compagnie de 2 amis. Dans son enseignement, les arts sont bannis.

Tout pourrait l’amener à un mariage de raison mais hautement stratégique, entre deux grandes familles aristocratiques de la ville.

C’est dans ce climat sans chaleur que son fiancé acquiert des objets à qui il souhaite insuffler des pouvoirs magiques hypothétiques (un art banni et renié).

On sait ce qui peut arriver à un apprenti magicien ; ne pas appréhender la puissance du pouvoir ! Il y a notamment un miroir qui permet d’accéder à un double inquiétant de Dehaven, vide de tout habitant.

S’ajoutent des émeutes dans les comptoirs commerciaux de l’autre côté de l’océan ainsi que dans les quartiers populaires où la colère gronde contre les grandes familles.

Ce n’est pas l’ami d’Amalia, Yonas, le roturier, le fils de l’éclusier, qui pourrait empêcher un drame, violent, de se produire.

Ainsi se terminent les tomes 1 respectifs sur ces soulèvements populaires emprunts de violences.

 

Création chorale (chose rare dans l’édition) où chacun des auteurs (complices dans la vie comme dans l'écriture)  entreprend de bâtir une convergence de l’avenir des cités. Autour de la pratique d’un jeu de stratégie populaire très couru, la Tour de Garde, avec ses pièces improbables, autour d’un plateau de jeu qui voit s’affronter les meilleurs tacticiens pour l’honneur de leur cité….

Lisez, donnez à lire, Capitale du Nord et Capitale du Sud, édition qui se clôturera en octobre 2023. Une expérience, une écriture littéraire rare, à quatre mains, dans le domaine de l’édition.

Ce cycle, qui amènent ses créateurs à parcourir les chemins des librairies de France et de Navarre ainsi que les festivals de l’Imaginaire. Récemment au Mans où en 2021 et 2022, ils ont reçu, chacun, le prix de l’Imaginaire de la 25ème Heure du Livre du Mans ! Ainsi que beaucoup d'autres nprix à consulter sur le site de l'éditeur. Mais aussi, à attirer les titres de la presse peu encline à s'intéresser à la fantasy, comme le Point ! "Avec « La Tour de garde », une grande saga de fantasy française est en train de naître".

Et mention spéciale pour l'illustratrice des 6 couvertures qui formeront une fresque : "L’illustratrice Elena Vieillard a reçu, pour les couvertures du cycle de la tour de garde, le Prix du Graphisme au Grand Prix de l’imaginaire 2022."


jeudi 3 novembre 2022

APPRENDRE, SI PAR BONHEUR

 


APPRENDRE, SI PAR BONHEUR (2020) – To be thaught, if fortunate (2019)


Auteure : Becky CHAMBERS


- Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Californie , 1985
Après avoir étudié les arts du spectacle, elle a travaillé en tant qu'administratrice de compagnies de théâtre. Elle a été également rédactrice technique.

Auteure de nouvelles et essais, elle se consacre à l'écriture à temps plein depuis 2010.
Son roman "L'espace d'un an" (The long way to a small angry planet", 2014) a été nominé pour plusieurs prix et a obtenu le Prix Julia-Verlanger en 2017.
En 2016, elle publie "Libration" (A Closed and Common Orbit), qui a été nominé pour le prix Hugo 2017 et qui a obtenu le Prix Julia-Verlanger en 2017.
Après avoir vécu en Écosse et en Islande, Becky Chambers est aujourd'hui retournée à ses racines, en Californie.

Editeur : L’ATALANTE

Traducteur : Marie SURGERS

Sortie : Août 2020

135 pages

 

 

Résumé 4ème de couverture :

« Nous n’avons rien trouvé que vous pourrez vendre. Nous n’avons rien trouvé d’utile. Nous n’avons trouvé aucune planète qu’on puisse coloniser facilement ou sans dilemme moral, si c’est un but important. Nous n’avons rien satisfait que la curiosité, rien gagné que du savoir. »
Un groupe de quatre astronautes partis explorer des planètes susceptibles d’abriter la vie : hommes et femmes, trans, asexuels, fragiles, déterminés, ouverts et humains, ils représentent la Terre dans sa complexité.
Le nouveau roman du sommet actuel de la SF positive.
Becky Chambers, après les trois volumes du cycle des « Voyageurs » (prix Hugo de la meilleure série en 2019), nous livre une méditation tendre et joyeuse sur l’appel de l’espace, le but ultime de la science et, au bout du compte, sur l’étincelle de vie qui nous anime tous.

« Écrire de la SF positive, c'est regarder les injustices dans les yeux et continuer de croire qu'on va les vaincre. » Élisa Thévenet, Le Monde.»

Ils sont 4, partis pour trouver une planète susceptible d’accueillir quelques colons terriens. Car notre Terre est sans doute sur le point de devenir invivable.

Ces explorateurs, envoyés par une organisation privée, appartiennent au deuxième équipage envoyé à travers notre galaxie, en stase…. Ils sont 4, avec leurs atouts scientifiques de haut niveau, réveillés pour entamer l’exploration de 3 mondes, des exoplanètes,  qui posséderaient des caractéristiques pour permettre une vie de terriens. A eux d’en évaluer les avantages et les inconvénients autour des conditions atmosphériques et climatiques, d’existence d’espèces animales dangereuses ou pas….

Mais là ne réside pas l’intérêt du récit raconté, souvent avec humour, à la première personne par Ariadne O’Neil, responsable de l’équipage. Ce sont bien les relations qui unissent, soudent, voire isolent ces 4 personnages. Outre Ariadne, Elena et Jack (le trio fusionnel) il y a là Chidonki (le solitaire).

Toutefois, la perte du contact avec leur base terrestre, va troubler ces explorations. Et les isoler dans cette immensité galactique… Les amener à prendre des décisions sur leur avenir exploratoire !

La narration, je l’ai soulignée, est savoureuse, parfois humoristique pour désamorcer des situations à problème. Avec la description d’une cohabitation forcée vécue entre analyses scientifiques et relations consenties et tolérées.

Le court roman est partagé en 4 chapitres, consacré à 4 exoplanètes que l’équipage va visiter….

A méditer, au regard des futurs voyages qui s’annoncent vers Mars ou pour des installations lunaires.

Extrait : « … Mon équipage et moi sommes secondaires. Tertiaires, même.

Malgré tout, il est capital pour nous que quelqu’un reçoive ceci.

Ne vous pressez pas. Ce fichier aura mis quatorze ans à atteindre la Terre et, si nous avons la chance que quelqu’un le lise immédiatement et réponde sans tarder, il repartira pour quatorze autres années. Donc, bien que nous ne puissions pas attendre éternellement, l’urgence, ici, est relative, comme souvent dans les voyages intersidéraux… 

Cela fait cinquante ans que nous avons quitté la Terre… J’ignore à quel point une planète peut changer en l’espace d’une vie. »  


A lire toujours aux éditions de l'Atalante