mercredi 22 janvier 2020

DANSES AERIENNES DE NANCY KRESS CHEZ "J'AI LU"

Couverture création  Studio J'ai Lu


Il est toujours difficile d’expliquer pourquoi on aime un recueil de nouvelles tel que celui-là !

Les textes sont exigeants mais le lecteur jubile à leur lecture ; il se « creuse les méninges » ; il les déguste comme une madeleine de Ray Bradbury !

Le plaisir va grandissant (11 nouvelles la plupart inédites, dont 2 au format novella pour 580 pages) car j’ai lu l’ouvrage par nouvelle en opérant une pause entre chaque texte d’une ou 2 journées. Et y revenir augmentait le plaisir. Car chacune d’elles est un univers particulier ; l’unité venant de la qualité de l’écriture de l’autrice et de la traduction de Pierre-Paul Durastanti et Thomas Bauduret. Le choix des nouvelles devant être attribué aux infatigables Ellen Herzfeld et Dominique Martel (à qui l’on doit déjà les 2 recueils de nouvelles de Ken Liu dont le récent « Jardins de poussière » que je chroniquerai prochainement, aux éditions du Bélial).

La poésie du style s’attache à des thèmes familiers des littératures de l’Imaginaire : l’objet extraterrestre mystérieux, le trou noir, les modifications génétiques, les virus. Mais l’approche en est déroutante, perturbant le lecteur par une réflexion autour des sentiments humains souvent exacerbés.

11 nouvelles d’une autrice déjà expérimentées (ses premières œuvres datent de 1976). Je vous renvoie à l’article du site « Just a word » sous la plume de Karine Gobled !
Nancy Kress en compagnie de l'astronaute Leland Melvin
Pour ma chronique, j’ai retenu la novella qui donne son titre au recueil, mais orthographiée de façon légèrement différente « Danse aérienne ». Elle date de 2014. Elle parle de la passion de Nancy Kress pour la danse. Ce pourrait être une classique enquête policière mais l’irruption des nanotechnologies (la science, les technologies, sont une marotte de notre autrice) trouble le récit.

Les performances physiques des danseurs améliorées, les modifications génétiques, les bio améliorations animales nous projettent dans un monde du futur.

Mais le respect de l’intégrité du corps des danseurs sans recours aux avancées technologiques est un combat pour le directeur de l’American Ballet Theater recherchant la pureté de la pratique de la danse sans artifice.

Jusqu’à ce qu’une série de meurtres de danseuses amène la direction de l’A.B.T. à protéger sa danseuse étoile avec un chien de garde, capable de réflexion et possédant la faculté de parler. C’est d’ailleurs lui le narrateur du début de la novella. Il a pour nom « Angel ».

Tandis que l’on recherche le meurtrier, une journaliste est chargée de couvrir le sujet mais aussi de ce qui a trait aux danseurs biophormés grâce à des traitements venus d’Europe et notamment de France et interdits aux Etats-Unis. C’est l’occasion de décrire les entraînements harassants, les répétitions des danseurs pour intégrer ce fameux corps de ballet où les corps se cassent, se brisent et les blessures devenant handicapantes pour la poursuite d’un rêve de gloire parfois éphémère. On comprend que certains d’entre eux n’hésitent pas à mettre leur vie en danger en ayant recours aux nanotechnologies. La faute aussi à un public toujours plus avide de performances artistiques : des envolées plus majestueuses, des bonds et des entrechats plus hauts. Des danses plus aériennes ! 
 Application des nanotechnologies extraite de la BD de SF "TRAVIS" de Fred Duval et Christophe Quet chez Delcourt 

Le texte de Nancy Kress est à la fois un hommage à l’art de la danse classique mais aussi une mise en garde de la compétition et des pratiques douteuses pour être le ou la meilleur e au risque de mettre en danger l’intégrité physique et mentale du danseur dans une société qui ne jure que par le jeunisme, l’excellence et la performance.

« Danses aériennes » est un recueil paru initialement aux éditions du Bélial et co édité par Quarante-Deux ; l’édition de poche est parue chez « J’ai Lu » en fin d’année 2019. Dommage que la partie bibliographique de l’édition originale ait disparu du présent recueil. Pour 580 pages, il vous en coûtera en poche le prix de 8, 90 €.

 
Edition originale aux éditions du Bélial, couverture d'Aurélien Police

Extrait :
« …. Il existait plusieurs formes d’améliorations biologique. Toutes étaient expérimentales, toutes illégales aux Etats-Unis et toutes ne cessaient de suivre le flux constant des nouvelles découvertes présentées sur les marchés d’Europe, d’Amérique du Sud et du Japon. C’était une science nouvelle, chaotique et controversée… Mais les danseurs européens avaient été soumis à des versions expérimentales, tout comme les Américains qui avaient pu se rendre à Berlin, Copenhague ou Rio pour avoir le rare – et coûteux – privilège de se voir injecter de minuscules « machines » biologiques aux effets hypothétiques. Certaines de ces nanomachines étaient programmées pour pister toute déviance dans l’organisme du porteur afin de la réparer… ».
                                        Je vous recommande une autre novella figurant dans ce recueil "Shiva dans l'ombre". 
Ouvrage paru dans l'excellente collection "Une Heure Lumière"


lundi 20 janvier 2020

CHRONIQUE DU CYCLE DE "TSCHAÏ"



Je me dois de vous parler d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

A l’époque, mon âge commençait par un 2 ou un 3 et je fréquentais un cinéma situé avenue du Gal Leclerc, près de la gare du Mans. « Le Club ». C’était le cinéma qui sortait tous les Disney de l’époque. A proximité était située une librairie-papeterie. Un jour en passant devant la vitrine j’aperçois un agencement d’ouvrages de poche chez « J’ai Lu » (collection de romans SF dirigé par Jacques Sadoul) constitué de belles couvertures (des peintures signées Tibor Csernus sans doute, le peintre hongrois). 
Et au-dessus des noms d’auteurs comme Edmund Hamilton, Clifford D. Simak, Theodore Sturgeon, Lovecraft. Resté sur les livres de Jules Verne, H. G. Wells ou Kenneth Robeson (Doc Savage), je m’empresse d’acheter tous les titres de la vitrine (4 ou 5 à l’époque) et chaque début de mois je faisais la razzia des nouveautés « J’ai Lu ». C’est comme cela qu’est arrivé le titre étrange LE CHASCH, œuvre de Jack VANCE, 1er tome de la quadrilogie : devait suivre LE WANKH, LE DIRDIR, LE PNUME, le tout constituant le cycle de TSCHAI. Réédition de l’ensemble paru chez OPTA (Office de Publicité Technique et Artistique) dans la prestigieuse et très chère à l’époque collection du CLUB DU LIVRE D’ANTICIPATION.

Aussitôt acheté, aussitôt plongé dans sa lecture. Ce qu’il me restait en mémoire c’était la réédition avec les couvertures de Philippe CAZA (rage à moi qui avait les CSERNUS bien moins attrayantes). Sinon, l’histoire était de la SF pur jus avec vaisseaux spatiaux, créatures en tout genre et un héros très masculin.

Grace aux éditions « J’ai Lu », encore elles, je viens de redécouvrir en un seul volume le cycle de TSCHAI.  Mais pour vous laisser le plaisir de le lire, je ne parlerai que du tome 1, LE CHASCH.
Couverture de Tibor Csernus
D’abord signaler une Préface de Philippe CAZA de 2015 ou il parle de son travail d’illustrateur sur les couvertures (hélas reproduites en noir et blanc) et de sa rencontre avec le maître « … 1916-2013 nous dit sa rubrique nécrologique, un monstre sacré du merveilleux. Ses récits de voyages fantastiques inspirés par les épopées mythologiques et les 1001 nuits que par sa propre expérience de marin au long cours ont laissé une trace indélébile dans la littérature américaine…. »  Je cite la 4ème de couverture.
Jack Vance
 Allez voir chez Mnémos et le Belial pour retrouver d’autres cycles comme "La Geste des Princes Démons" ou "Alastor".

Or donc, tout commence par un mystérieux signal capté par le vaisseau galactique terrestre Explorateur IV. Il a franchi les galaxies sur 200 années-lumière pour en connaître l’origine et arrive devant une planète géante. Ah la relativité spatio-temporelle ! Mais que se cache-t-il sous la couche de nuage ?

Ses officiers décident d’envoyer une navette de reconnaissance avec 2 de ses éclaireurs émérites. Alors que la capsule vient de s’éjecter du vaisseau-mère, une décharge lumineuse venue de la planète sans nom désintègre Explorateur IV. Sous le souffle de l’explosion silencieuse (nous sommes dans l’espace !), la navette chahutée, rate son entrée dans l’atmosphère.

Incontrôlable, les 2 éclaireurs doivent s’éjecter. Las, l’un d’eux ne peut se libérer et s’écrase dans un marais avec la navette. Le survivant, Adam Reith, se voit « atterrir » dans un arbre, empêtré dans on parachute.

Cette arrivée bruyante a attiré une curieuse plate-forme volante avec à son bord des créatures reptiliennes accompagnées de semblant d’hommes. Ils s’emparent de la navette et alors qu’ils s’éloignent, des créatures humaines aux curieux accoutrements vestimentaires s’approchent du lieu du crash.

Notre héros va être secouru et soigné, initié aux us et coutumes ainsi qu’au langage de la tribu un tantinet primitive. Il apprend ainsi que » la planète a pour nom « TSCHAÏ » et qu’elle abrite une faune, une flore hors des normes terrestres.
Illustration de CAZA

Carte du monde de Tschaï

L’arrivée de Adam Reith et son monde d’origine, la Terre, objet de légendes vont bouleverser ces différents microcosmes. Guerre, religions, mœurs et traditions ne sont pour lui qu’objets de dérision. Son entêtement à vouloir récupérer sa navette vont entraîner une suite d’événements plus ou moins dramatiques, jusqu’à….


Vous devez lire cette quadrilogie où Jack VANCE reprend avec flegme et délectation du détail incongru le schéma d’une rencontre en terre étrangère. La confrontation du Terrien « droit dans ses bottes », ses certitudes ancrées, ses jugements d’homo superior,  les femmes sont des objets à prendre sans résistance.

La qualité du livre ne vient pas du machisme assumé du « héros » bousculant des siècles d’organisations politiques, ethniques mais bien des descriptions tour à tour précises et imagées des différentes sociétés des 4 romans écrits entre 1968 et 1977.

Le lecteur pourrait se croire dans une version moderne de Gulliver ou Reith se débat avec des mentalités autres que celles qu’il a toujours connues. Il brise les tabous, sans retenu. Il s’empare de Tschaï au nom de la Terre, lui l’unique survivant humain contre toute une planète. D’ailleurs, à l’époque « … Alors que d’autres auteurs s’efforçaient d’aider la science-fiction à sortir des clichés des années de pulps, beaucoup d’écrivains de S.F. et la majorité des lecteurs ne faisaient guère preuve de scrupules moraux ou de philanthropie lorsqu’ils étaient confrontés à des extraterrestre… » (extrait de l’article « Principaux thèmes » de Douglas Hill de l’Encyclopédie de la Science-fiction sous la direction de Robert HOLDSTOCK 1978/1980, Octopuss Books ;  La Compagnie Internationale du Livre – C.I.L. pour la traduction française. Traduction Michel Lederer ; adaptation Jean-François Jamoul).

On n’est pas très loin d’une pensée « colonialiste » fondée sur l’hégémonie américaine blanche.

Mais foin de ces digressions contemporaines. Laissez-vous embarquer par l’exubérance de l’auteur digne du John Carter de E.R. Burroughs.

Extrait :
« … Je me réjouis de ne jamais avoir reçu de formation d’éclaireur, fit remarquer Walgrave. Sans quoi, moi aussi, j’aurais pu me retrouver envoyé sur des planètes étranges, voire parfaitement horrible. - Un éclaireur ne se forme pas, rétorqua Deale. Il naît ainsi, voilà tout : à moitié acrobate, à moitié savant fou, à moitié monte-en-l’air, à moitié…- Ça fait beaucoup de moitiés…- Mais il faut bien tout ça. Un éclaireur c’est un homme qui aime le changement. »

Personnages principaux :
*      Adam Reith, le Terrien
*      Traz, chef de tribu déchu, ami
*      Anacho, l’Homme Dirdir, déchu et blazé
*   Derl, touche féminine, petite amie de Adam (façon Dale Arden, petite amie de Flash Gordon)
Alex Raymond -Dale Arden

« TSCHAÏ » de Jack Vance, 1er tome « le CHASCH ». Edition « J’AI LU », intégrale, novembre 2019. Traduction de Michel Deutsch, révisée par Sébastien Guillot – Préface et illustration de couverture de Philippe Caza – 921 pages – 10, 90 €  

mercredi 15 janvier 2020

LES MEURTRES DE MOLLY SOUTHBOURNE

Illustration de couverture de Aurélien POLICE


Début novembre, Nantes a accueilli l’événement annuel de l’Imaginaire. LES UTOPIALES ont ainsi remis des prix dans les différentes catégories de supports ; depuis la littérature jusqu’au cinéma…

Dans notre domaine de prédilection, 2 novellas ont reçu chacune l’une des récompenses. Et la collection éditée par le BELIAL, « Heure/Lumière » a trusté les prix des romans courts : respectivement « UTOPIALES » (Helstrid de Christian Léourier) et « Julian VERLANGER ».

Cette collection a pour ambition première de donner à lire des œuvres littéraires courtes et de qualité (moins de 150 pages).
Tade Thompson
Petit par la taille de ses 110 pages, mais choc avec la novella, genre fantastique, de Tade Thompson, auteur britannique, psychologue de sa profession ! Pour ce court roman, il a obtenu le prix Julia VERLANGER, (auteure, plus connue sous le pseudo au Fleuve Noir de Gilles THOMAS) et décédée en 1985. 

Tade Thompson est né à Londres de parents yorubas et a vécu toute son enfance au Nigéria, avant de revenir en Angleterre. Il milite beaucoup pour une reconnaissance de la littérature de l'Imaginaire africaine. On s'est essayé aussi à la bande dessinée de super-héros avec le dessinateur zambien Nick Wood, reconnaissant  être fan des Comics après avoir découvert les 4 Fantastiques de Stan Lee et Jack Kirby.
Comics de Tade Thompson et Nick Wood édité en Afrique du Sud !
"LES MEURTRES DE MOLLY SOUTHBOURNE" commence dans une cave sombre où une jeune femme est retenue prisonnière, enchaînée, frappée d’amnésie semble-t-il ! Elle se retrouve face à une geôlière qui paraît perturbée, très violente, instable psychologiquement sans aucun doute.

Elle lui avoue qu’elle s’appelle Molly Southbourne. Elle va lui raconter une histoire qu’elle doit retenir absolument.

Et Molly raconte la plus incroyable ; de sa vie d’enfant jusqu’à aujourd’hui et l’étrange maladie qui la frappe.

Toute jeune, elle se revoit très entourée de ses parents qui la protège (mais de quoi !). Est-ce pour cela qu’ils vivent dans un lieu retiré, isolé des populations ! C’est pourtant là qu’elle rencontre une étrange petite fille qui lui ressemble. Elle s’appelle aussi Molly. Gentille au début, elle se transforme subitement en furie et tente de tuer notre personnage principal. Sa mère, qui a entendu ses cris, tue froidement la jeune agresseur. Stupeur !

C’est à cette occasion que ses parents vont lui inculquer une curieuse série de recommandations, sous la forme d’une comptine :

".... Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bats-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents."

Il y aussi le sang, le sien, qui paraît si fascinant.

A toi lecteur je peux le dire ; de son sang naissent les molly (sans M majuscule). La lutte contre elles s’avère épouvantable. Surtout quand on est une jeune fille qui commence à avoir ses premières règles…

Le lecteur suffoque à la lecture de toute cette hécatombe, de la rage des meurtres, de l’hémoglobine.

Tade Thampson écrit dans un style froid, presque impersonnel. Sans recul. Le lecteur est fasciné et gêné par la violence qui suinte à chaque page. Il est exact que nous sommes dans un roman dit fantastique. Je dirai gore !

Mais passé ces images coup de poing, le lecteur cherche quelle vérité se cache derrière les apparitions ; pourquoi sa mère a-t-elle un curieux accent des pays de l’Est ? Qui est cette personne enchaînée. Il vous faudra débourser la somme de 9.90 € pour le découvrir. Et lire jusqu’au bout pour comprendre enfin ce qui se cache derrière tous ces meurtres.

A signaler, incluse, une interview de l’auteur qui parle de ses influences, de l’origine du roman et des rapports avec Kipling, Mary Shelley et son roman Frankenstein, Shakespeare aussi !

« Un déferlement de chair et de tension audacieux, à la fois horrifiant et familier » The New-York times 
Le New York Times a loué l'histoire pour son ambiguïté morale et sa représentation de la nature de la vilenie.  Dans une critique positive, Publishers Weekly a qualifié la nouvelle « d’exploration sanglante de l’identité et du moi ».

Les meurtres de Molly Southbourne a remporté le prix Nommo 2018 de la meilleure nouvelle.

Extrait : « … Elle est en colère et ne sait pas pourquoi ! Elle commence à se couper, d’abord pour engendrer des mollys, mais ensuite parce que se taillader les cuisses la soulage de la douleur sans nom qui est en elle.
« Pourquoi ça t’est si facile de me tuer ? demande-t-elle à son père. Tu dois me haïr.
-      Elles ne sont pas toi, ma chérie ». Peine perdue, elle n’écoute pas. »

Information : une suite devrait voir le jour cette année, en avril prochain, « La survie de Molly Southbourne » (sortie en avril dans la même collection). A signaler aussi sa trilogie « Rosewater » chez J’ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaire », 2 volumes parus ; le dernier devant sortir cette année.



lundi 6 janvier 2020

GEORGE R.R. MARTIN SERA BIENTÔT DANS MES CHRONIQUES....




                               Il est arrivé juste avant Noël, ce bel objet livresque. Je vous donne rendez-vous en février prochain pour une chronique mordante. Auteur du Trône de Fer, George R. R. Martin signe avec Skin Trade un roman policier dans lequel se mélangent flics, fantastique et loups-garous. Un suspens haletant et grandiose, qui a reçu le World Fantasy Award.

                                Merci à ACTUSF pour cet envoi ! 

jeudi 2 janvier 2020

COUP DE COEUR 2019 POUR MES CHRONIQUES : LA VOIE VERNE



2019 marque à nouveau une année extrêmement riche dans le domaine des littératures de l’Imaginaire.
Certains auteurs confirment leur talent d’écrivain, même les « anciens » et de « nouvelles plumes » voient le jour, notamment français. En raison d’une politique de lecture des manuscrits chez plusieurs éditeurs sans doute.
Les anglo-saxons se taillent encore une part importante. Notamment dans le « Young adulte » ou la jeunesse grâce au succès de films ou de séries TV toujours aussi innovantes. Doit-on dire merci à NETFLIX ou AMAZON première ?
Je remarque aussi, et avec plaisir, les succès de salons spécialisés. Les « Utopiales » se targuent d’avoir atteint les 100 000 visiteurs, payants de surcroît ! Et je n’oublie pas Epinal et ses « Imaginales ».

Au Mans, la « 25ème Heure du Livre » et son prix de l’Imaginaire (pour sa deuxième année consécutive remis par un jury d’amateurs certes, mais passionné pour les œuvres d’auteurs français) attire toujours autant de public, curieux de découvrir les écrivains invités sur le stand de la librairie nantaise  "l’Atalante" (par ailleurs maison d'édition spécialisée).
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Lauréat 2019 du Prix de l'Imaginaire

Je n’oublie pas les amis du site « Le Bibliocosme », chroniqueurs infatigables reconnus pour la qualité de leurs analyses littéraires ! Et les libraires généralistes qui n’hésitent pas à ouvrir un espace particulier dédié aux ouvrages et collection de l’Imaginaire.  

Tout cela m’amène, puisque nous sommes en début 2020, à jeter un œil sur l’ensemble des ouvrages que j’ai eu plaisir à lire en 2019. Parmi tous les livres que j’ai pu aimer, je vous donne mon « coup de cœur » émotionnel à la fois comme lecteur mais aussi comme « objet livresque ». Et mon choix (tout à fait personnel bien évidemment) s’est porté sur « LA VOIE VERNE » de Jacques MARTEL, édité chez MNEMOS.

Par la qualité de sa langue, de l’univers de Jules VERNE et de ses romans mis au service d’une intrigue « futuriste » si familière. Un roman qui s’adresse à un lectorat extrêmement large : jeune ou adulte. Ce qui le rend inclassable dans les rayons spécialisés.

Je cite ici « BOUDICCA » du "Bibliocosme" :

« ….. Ressusciter l'œuvre de Jules Verne, victime de la combinaison fortuite et malheureuse de deux facteurs : la dématérialisation systématique de toutes les œuvres papiers, et l'apparition d'un virus informatique qui a rongé une partie des données du « Halo » (le successeur du web). le roman est construit à la manière d'un feuilleton, reprenant en cela la forme privilégiée par les auteurs populaires du XIXe. Cela peut d'ailleurs s'avérer très frustrant tant les révélations qu'on attend avec impatience ne cessent d'être repoussées chapitre après chapitre par le narrateur (qui ne manque d'ailleurs pas de s'amuser de cette mauvaise manie et de notre désarroi). Cette construction a en tout cas le mérite de maintenir le lecteur en haleine pendant la première moitié du roman, la seconde évoluant pour sa part selon un rythme différent. Difficile de parler de l’intrigue… ».

Bonne lecture à vous et encore « Bonne Année 2020 » avec un planning éditorial déjà si riche en projets alléchants chez tous les éditeurs, spécialisés ou non !