YMIR (2022)
Auteur : Rich LARSON
Traduction : Pierre-Paul
DURASTANTI
Edition française :
LE BELIAL
Illustration de
couverture : Pascal BLANCHÉ
384 Pages
Prix : 23.90 €
4ème de couverture :
Ymir est un monde de glace.
De violence et de douleur.
Un monde que Yorick connaît par cœur puisque c’est le sien.
Un monde qu’il déteste.
Et pourtant il lui faut y retourner pour y chasser un monstre.
Un grendel. Une créature des Anciens…
Mais il sait que sur Ymir il y a bien pire que le grendel.
Il y a celui qui lui a arraché la mâchoire vingt ans plus tôt — son frère.
Et sous les glaces d’Ymir, sous la rancœur et la haine, la révolution couve…
Rich
Larson est né au Niger. Il a vécu aux États-Unis, en Afrique du
Sud, au Canada, en Espagne, à Prague. Entre ses débuts en 2011 et aujourd’hui,
il a publié plus de deux cents nouvelles, souvent reprises dans les Year’s Best les plus prestigieux
du domaine, et saluées par plusieurs prix de lecteurs. Son recueil La Fabrique des lendemains, paru aux
éditions du Bélial’ en octobre 2020, a d’emblée raflé le Grand Prix de
l’Imaginaire. À tout juste trente ans, il est le nouveau prodige de la
science-fiction anglo-saxonne, le fer de lance d’une littérature post-eganienne
qui, distillant les temps présents, synthétise le plus vertigineux des futurs.
Ymir est son premier roman traduit en français.
« Ymir s’empare de vous et ne vous lâche plus. » JAMES PATRICK KELLY
YMIR, c’est de la pure SF !
« Chapitre 00
UN ÉNORME
vaisseau bocal brun rouille, grêlé et balafré par son voyage, dégringole le
ciel sombre et hurlant d’Ymir. Montés du champ de glace, les drones filent à sa
rencontre tels des essaims d’insectes, goûtant la coque de leurs bouches
électromagnétiques et demandant à connaître la cargaison. Il signale de
l’alliage de nickel, de l’hydrogène brut et une quantité négligeable de fret
humain. Quand il se loge dans son berceau gansé de givre, la chaleur des stabilisateurs
sublime la glace. Des nuées de vapeur fusent en tous sens. Le vaisseau bocal
gémit, frémit, s’immobilise enfin, puis s’ouvre aux tunnels souterrains où des
ouvriers automatisés et des dockers exosquellés attendent de le décharger.
Par-delà les entrepôts d’alliage et les cuves d’hydrogène, au fond de ses
noires entrailles, il y a le bassin de torpeur. Le courant paresseux autour du
réacteur baratte les corps qui s’enlacent et se désenlacent, masse à la dérive
de chair bleuie. Squelettiques, émaciés au long de leur périple, ils ont la
peau pelliculée de blanc par le liquide de stase. Bien qu’en état de mort
clinique, ils ne possèdent pas le statut de cadavres. À l’extrémité du bassin,
une porte pliante s’escamote. Deux dockers entrent dans un afflux de vapeur.
L’une porte une longue perche crochue sur son épaule. Un drone minuscule se
cramponne au bout. « Ils déroutent un vaisseau pour un seul corps, dit-elle. Ce
doit être un agent de compagnie. – On lui fait un dégel perso, alors ?
On l’envoie au nord.
Ils s’occuperont de ça en route. » Extrait
Sur cette planète glacée, Yorick (l’homme à la mâchoire
synthétique), incognito, est chargé d’éliminer cette entité monstrueuse qui
rôde dans les galeries d’une mine. Il ne lui faut pas oublier le poids d’un
passé dont ces commanditaires de la compagnie se soucient peu, et ces anciens
compagnons que sont les mineurs qui pourraient lui faire la peau.
Les manœuvres pour dissimuler sa véritable
identité après 20 années de fuite représentent un danger pour sa sécurité.
YMIR est
une planète où se côtoient la saleté, la vulgarité, la rudesse de la vie d’une
cité minière.
Rich
LARSON rend souvent ses personnages peu
sympathiques, adaptés à la vie difficile sur YMIR. Yorick est un déraciné guère nostalgique de ce milieu
hostile. Il en connaît la violence, la méfiance et les déviances.
Extrait :
« … En tirant, il m’a emporté la
moitié de la gueule. Yorick tourne et retourne le souvenir en s’y entaillant les
doigts, tant il est resté parfait, tranchant comme un rasoir, au bout d’un si
grand nombre d’années. Il lui paraît plus réel que ce qui s’est passé dans la
grotte, son frère cadet vieilli, le grendel accroupi en silence dans son dos,
le projet fou de lui ouvrir l’ansible. Mais il sait qu’il n’a pas rêvé, à cause
de l’éventreur qui pulse dans son estomac... »
Il est entraîné dans les bas-fonds,
toujours sur « la corde raide » ; un fêlé, un désabusé, les
pires, où l’odeur de la sueur surnage malgré le froid glacial !
Si vous aimez les ambiances glauques, suintantes, droguées, YMIR est le roman qu’il vous faut absolument lire. Âpre, des coups de poings violents dans l’imaginaire du lecteur. Traduction addictive et captivante. On se laisse glisser avec fascination peu à peu dans cet univers bien loin éloigné des descriptions policées du Futur. Je me rappelle notamment d’un certain film, OUTLAND avec Sean CONNERY en shérif d’une station minière de l’espace.
L'adaptation en Comics par Jim STERANKO |
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