Quand
la fiction rejoint la réalité. J’ai tiré ces quelques lignes du roman de M.R.
CAREY « Celle qui a tous les dons » ; à l’origine du film « The
Last Girl ».
Le
roman est paru à l’origine en 2013 et traduit par Nathalie MEGE. Les éditions
de l’ATALANTE l’ont publié en 2014.
Nous
sommes dans un roman qui parle de zombies mais pas que… Car Melanie, héroïne de
cette histoire, pourrait faire peur en tant que morte vivante (ce qu’elle
ignore) mais elle est aussi intelligente. Et quelque part « attachante ».
C’est ce que constate Mlle Justineau, une de ses enseignantes. Dans cette zone
bunkerisée, l’armée a enfermé une vingtaine de jeunes affams dotés d’intelligence (objets d'expériences scientifiques). Au contraire des adultes qui rodent à l’extérieur. Ce sont des zombies plus
proche de l’univers de « 28 jours plus tard », rapides et
terriblement affamés.
Le sergent Parks est là pour faire respecter
la sécurité des confinés. Et parfois montrer la dangerosité de ses jeunes gens.
Mais
le docteur Caldwell, scientifique elle, est chargée de superviser les
recherches pour découvrir l’origine de cette pandémie sans doute mondiale.
Ce
qui n’est pas du goût de Mlle Justineau. Elle est mise en garde sur la réalité
du mal qui ronge les enfants en passant un documentaire édifiant de David
Attenborough !
« …
Nous avions supposé au départ que le pathogène affameur devait être un virus ou
une bactérie. La rapidité du déclenchement de la maladie et les vecteurs
d’infection multiples nous faisaient pencher pour cette piste. Mais de nombreux
éléments sont venus étayer l’autre hypothèse. Si la Cassure n’était pas
intervenue aussi vite, on aurait isolé cet organisme en quelques jours….
— … Tout
ceci constitue un organisme unique, indique Caldwell avec fierté, voire une
forme d’affection perverse. (Elle le montre du doigt.) Et désormais nous savons
de quel genre d’organisme il s’agit. Nous l’avons enfin compris. — Ça me
paraissait assez évident, affirme Justineau. Si Caldwell perçoit le sarcasme
dans sa voix, ça ne semble pas la troubler, en tout cas. — Oh, nous avons su
rapidement qu’il s’agissait d’un champignon, admet-elle. Nous avions supposé au
départ que le pathogène affameur devait être un virus ou une bactérie. La
rapidité du déclenchement de la maladie et les vecteurs d’infection multiples
nous faisaient pencher pour cette piste. Mais de nombreux éléments sont venus
étayer l’autre hypothèse. Si la Cassure n’était pas intervenue aussi vite, on
aurait isolé cet organisme en quelques jours. » Vu les circonstances… ça nous a
demandé un bon moment. Au cours du chaos qui a régné les premières semaines,
nous avons perdu beaucoup de données. Les examens auxquels on soumettait les
victimes se sont interrompus brusquement quand elles ont attaqué les médecins
et les scientifiques qui les observaient. Elles les ont débordés puis dévorés.
La vitesse de propagation exponentielle du fléau a permis la répétition
mondiale, ad libitum, de ce scénario. Et à chaque fois, vu la nature de leurs
travaux, les hommes et femmes qui auraient pu nous en révéler le plus ont été
les plus exposés à l’infection, bien entendu…
… Le
fungus se répand à travers le corps de la fourmi pour finir par exploser hors
de sa tête, sporange phallique niquant à mort de l’intérieur le crâne de
l’insecte à l’agonie. Et laissant échapper des milliers de spores, qui tombent
d’une telle hauteur qu’elles s’éparpillent sur des kilomètres à la ronde. Toute
l’idée est là. Des milliers d’espèces de Cordyceps, tous spécialisés,
parasitant de façon unique telle ou telle variété particulière de fourmi. Mais
à un moment donné en a surgi un qui s’est montré beaucoup moins pointilleux. Il
a sauté la barrière des espèces, puis celles des genres, des familles, des
ordres et enfin des classes. Il s’est hissé jusqu’au sommet de l’arbre de
l’évolution, si l’on admet une seconde que l’évolution est un arbre, qui
possède un sommet. Bien entendu, il se peut que ce Cordyceps ait bénéficié
d’une aide extérieure. On l’a peut-être fait pousser en labo pour une raison
obscure, en accélérant la cadence à coups d’épissages et d’injections d’ARN.
Tout ça constitue de très grands bonds, tout de même… ». Extrait du roman !
J'aime bien la version de National Geographic !
Mais
ce qui est entré dans ce bunker doit en sortir, et ce n'est pas forcément vers la liberté. Surtout que les "cureurs" surveillent le site. C'est tout le sujet et l'univers du roman anxiogène
de CAREY.
Avant Melanie.... Roman sorti en 2018 |
Que je
vous recommande pour l’art avec lequel l’auteur distille ce climat oppressant
et horrifique. C’est froid et à la fois humain qui rappellera la série des « Walking
Dead ». Un style que j’avais déjà noté dans son roman récent, toujours aux
éditions de l’ATALANTE, « Fellside ». Mais âmes sensibles s'abstenir !
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