Chaque
année, les éditeurs spécialisés « Imaginaire » lancent dans le grand
bain de nouveaux auteurs. Pour les autres, soit ils gardent leurs
manuscrits ; soit ils éditent leurs ouvrages à compte d’auteur. Prenant
tous les risques, financiers en premier lieu. A eux d’assurer les postes de
mise en pages, maquette, imprimerie, publicité et service après-vente. Auprès
de leurs connaissances bien souvent. C’est ainsi que sur un des stands de la 25ème
Heure du Livre du Mans est apparu l’auteur sarthois GOLIAT (de son vrai nom
LARGEAU Antoine) et son roman « 301 ».
Motivé, il a réussi son pari de vendre ses 500 exemplaires, et par la même occasion attiré l’attention d’une maison d’édition pour son deuxième roman « O » ; aux EDITIONS DES ENFERS. Cet éditeur qui, aujourd’hui, propose une nouvelle édition remaquettée de « 301 ».
RESUME
« Imaginez votre corps faire une pause. "La grande
vague" a détruit notre planète. 301 orphelins formés par l’élite du
gouvernement américain, ont pu fuir à bord du vaisseau spatial le Phoenix.
Cette communauté a été bâtit afin de pouvoir recréer le berceau de l’humanité
sur une autre étoile. Par chance une exoplanète située à cinq années-lumière a
été découverte par les plus brillants scientifiques de la terre. À quelques
heures de son arrivée, le Phoenix percute une pluie de nano-météorites et
s’échoue sur Eva. L’exoplanète est déjà peuplée par une communauté originaire
de la terre qui a fui secrètement avant la grande vague. Dans une cité technologiquement
plus avancée, Pegaze est le premier des 301 à sortir de son coma
artificiel. »
Le
héros , car il en faut un, se prénomme donc Pegaze… C’est lui qui va nous
introduire dans les arcanes de la société installée d’Eva. Sans qu’il sache
exactement qu’il est le seul ramené à la vie des 301. La gouvernance de la
planète repose sur une répartition familiale des pouvoirs politiques, avec à sa
tête La Gouvernante, femme fatale, qui emmène Pegaze dans des fêtes décadentes
où tous les invités de l’aristocratie sont désinhibés. De véritables
bacchanales orgiaques. Accompagnées d’une drogue très particulière !
Après
un shoot mémorable, le retour à la lucidité et la prise de conscience de la
véritable nature de la classe dirigeante montrent que tout ne va pas si bien
dans ce nouveau monde. Victime d’un enlèvement audacieux et spectaculaire,
Pegaze va faire l’apprentissage de la face sombre d’Eva et se rapprocher d’une
rébellion en cours ! C’est la dernière partie de ce roman.
Modeste avis :
Malgré
une rédaction resserrée de l’intrigue (à peine 160 pages), le lecteur se laisse
happer par l’histoire contée.
En
chapitres courts introduits par des citations de chansons d’artistes de rock
notamment celle de la chanson « HURT » de Trent Reznor reprise
magnifiquement par Johnny Cash et que l’on peut entendre dans la BO de
« Logan » ; la construction « géométrique » de chacun
d’eux se fait en sous-chapitres compacts. Loin de gêner la lecture, ils
s’imbriquent les uns aux autres pour conter la prise de conscience de Pegaze.
Manipulations politiques des gouvernants à son endroit ; populations
exploitées réduites au rang d’esclaves.
Un
premier roman est souvent une compilation des centres d’intérêt de l’auteur.
« 301 » n’y déroge pas : rock, comics, science-fiction façon
space-opera à la Jack Vance. Passé le côté « déjà vu » on s’attache
au style, à l’originalité de l’écriture de GOLIAT. Il est généreux ! Tout
en se montrant pudique parfois quand certaines situations amorcent un aspect
scabreux. Non que l’on attende un érotisme exacerbé mais GOLIAT coupe court et
laisse le lecteur à son imagination.
Foin
de remarques superflues, « 301 » vaut largement une quantité de
romans édités plus « sérieusement ».
Je
lui dis « Bon vent ! » pour la suite, « O » ; et
je dis à son auteur « bienvenue » parmi les bonnes surprises des
nouvelles plumes de l’Imaginaire pour 2020/2021, même si le titre
« 301 » fut initialement sorti en 2018 de la façon que l’on sait….
Merci Antoine, pour ta confiance en me confiant tes deux romans. "O" est sa chronique prochainement dans les CHRONIQUES D'ARRAKIS !
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