mercredi 26 avril 2023

SCENARIO CATASTROPHE SOLAIRE POUR AURORA

 


AURORA (2022)

Auteur : David KOEPP

BIOGRAPHIE & INFORMATIONS

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Pewaukee, Wisconsin , le 09/06/1963

Biographie :

David Koepp (né le 9 juin 1963) est un scénariste et réalisateur américain. Il est le sixième scénariste le plus populaire de tous les temps en termes de recettes au box-office aux États-Unis avec un total brut de plus de 2,3 milliards de dollars. Il écrit également des romans de science-fiction.

David Koepp a atteint le succès critique et commercial dans une grande variété de genres : thriller, science-fiction, comédie, action, drame, crime, super-héros, horreur, aventure et fantaisie.

 

Traduction : Hélène COLLON

Edition en poche : J’AI LU


– Collection NOUVEAUX MILLENAIRES - Février 2023

320 Pages

Prix : 20 €

 

  

4ème de couverture :

À la suite d’une éruption solaire d’ampleur inédite, la Terre se retrouve privée d’électricité du jour au lendemain. Le black-out est total, entraînant un chaos sans précédent, et nul ne sait combien de temps cela va durer.
Thom Banning, magnat des nouvelles technologies, s’est préparé à cette éventualité ; en fait, il a consacré une partie de sa vie et de son immense fortune à envisager le pire, et quand le pire se produit, son plan est prêt. Un luxueux bunker autosuffisant les attend dans le désert, lui et ses valets… Mais tout ne va pas se passer comme prévu.
Sa sœur, Aubrey, trop occupée à gérer les lubies de son ex-compagnon repris de justice et les atermoiements de son beau-fils adolescent, ne s’est pas montrée si prévoyante. Aurora, la modeste banlieue de Detroit où elle réside, subit de plein fouet les effets de la catastrophe. Mais, dans l’adversité, Aubrey trouvera en elle des ressources insoupçonnées…

Connaissez-vous l’évènement de Carrington ? (authentique)

« Septembre 1859 « un nuage de plasma solaire géant saturé de lignes de champ magnétique, brassé dans les profondeurs de la zone convective du Soleil, entra en éruption dans sa corona et s’arracha à sa force gravitationnelle… Il s’en suivit un chaos électromagnétique… langues de feu surgissant des postes télégraphiques, interrupteurs relais en platine fondant… » Extrait

Maintenant, imaginez un tel phénomène d’une puissance bien supérieure. Avec tout ce qui touche à l’électricité, aux télécommunications dans notre quotidien !

Loin de s’attarder sur les conséquences mondiales, David KOEPP choisit l’angle de quelques itinéraires de personnes : un magnat égocentrique des nouvelles technologies qui a anticipé le pire et construit et aménagé un immense silo de missile désaffecté pour lui et ses proches (qui ne lui en sait gré), en plein désert. Avec service d’ordre para militaire.

Sa sœur Aubrey, aux prises avec un beau-fils en crise d’adolescent, avec toutes ses révoltes, et un ex particulièrement agressif. Ils habitent une bourgade près de Détroit, Aurora.

Des centaines de kilomètres les séparent. Gouffre de leur relation frère-sœur hiératique et distendu.

Alors que chacun s’enfonce, à sa manière, dans cette période chaotique. A la paranoïa de l’un répond un certain désespoir de l’autre. Qui des deux va savoir prendre le virage de la régression et de la violence. Car la folie est partout, allant jusqu’à des actes extrêmes parfois.

C’est tout le sujet du roman AURORA qui entraîne son lecteur alternativement vers chacun des protagonistes.

L’auteur, par ailleurs spécialiste et scénariste de certains des bons films « catastrophe » dont JURASSIC PARK, LA GUERRE DES MONDES, de deux adaptations des romans de Dan BROWN et du personnage Robert LANGDON.

Il s’est inspiré de son expérience des confinements lors des pandémies de 2020 et 2021 dans sa Rue Où Je vis. Des relations qui se sont nouées, de la solidarité de ses voisins pour passer cette période troublée.

Comme l’écrit Stephen KING : « AURORA est un pur page-turner, impossible à lâcher. »

"AURORA de David KOEPP contient deux grands récits sur une trajectoire de collision. Quand, où et comment ils se heurtent, vous continuerez à tourner les pages jusqu'à la fin." - Brian De Palma

 « Oubliez une bonne nuit de sommeil. AURORA est à la fois épique… poignante, horrifiante et sombrement drôle, et pleine de suspense." - Linwood Barclay

Aux Edts J'AI LU


 Et dire que cela peut se produire à tout moment sur notre Terre.



David KOEPP est l’auteur d’un autre roman paru chez HARPER ET COLLINS, CHAMBRE FROIDE, un roman « catastrophe » comme AURORA. 

Mon avis : AURORA est un bon thriller dans la veine d’un Michaël CRICHTON. 


 


dimanche 2 avril 2023

DYSTOPIE POUR UN CHIEN 51

 


CHIEN 51 – (2022)

Autrice : Laurent Gaudé


Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de Lettres Modernes et d’Etudes Théâtrales à Paris. En 1997, il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Ce premier texte sera monté en 2000 au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment Pluie de cendres, jouée au Studio de la Comédie Française, Combat de Possédés, traduite et jouée en Allemagne, Médée Kali, jouée au Théâtre du Rond-Point, Les Sacrifiées, créée au Théâtre des Amandiers à Nanterre, Caillasses, créée au Théâtre du peuple à Bussang, ou Danse, Morob, créée à Dublin.

Son premier roman, Cris, est publié en 2001. Avec La Mort du roi Tsongor, il obtient, en 2002, le prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires. En 2004, il est lauréat du prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, roman traduit dans 34 pays.

Editeur : ACTES SUD (2022)

 

 

4ème de couverture :

                        Autrefois, Zem Sparak fut, dans sa Grèce natale, un étudiant engagé, un militant de la liberté. Mais le pays, en faillite, a fini par être vendu au plus offrant, malgré l’insurrection. Et dans le sang de la répression massive qui s’est abattue sur le peuple révolté, Zem Sparak, fidèle à la promesse de toujours faire passer la vie avant la politique, a trahi. Au prix de sa honte et d’un adieu à sa nation, il s’est engagé comme supplétif à la sécurité dans la mégalopole du futur. Désormais il y est “chien” – c’est-à-dire flic – et il opère dans la zone 3, la plus misérable, la plus polluée de cette Cité régie par GoldTex, fleuron d’un post-libéralisme hyperconnecté et coercitif. Mais au détour d’une enquête le passé va venir à sa rencontre.

« Chien 51 est un projet auquel je pense depuis de nombreuses années. La pandémie et les confinements successifs ont accéléré sa genèse. Parce que soudainement, la dystopie s’est invitée dans notre aujourd’hui.

Étonnamment, j’ai retrouvé dans l’écriture de ce roman d’anticipation le même plaisir que pour La Mort du roi Tsongor. Laisser mon imagination se déployer, inventer un univers, avec son histoire, ses règles, ses aspirations et ses dysfonctionnements. Et puis surtout, interroger notre monde, par ricochet. Chien 51, c’est une version possible de demain. Un reflet grimaçant de notre visage.

Dès le début de l’histoire, le sang a été versé. La trame policière interroge la tragédie par l’autre bout de la chronologie. Il ne s’agit plus d’essayer vainement d’échapper à son sort comme le font les héros tragiques, mais de remonter le fil de ce qui a mené au meurtre. Au fond, je crois que j’ai écrit sur la mémoire. Le personnage de Zem Sparak est un homme qui porte en lui des mondes disparus. C’est un sentiment qui m’envahit de plus en plus : l’impression croissante, alors que j’avance en âge, de porter en moi des mondes qui n’existent plus. Est-ce que nous ne sommes pas tous, un jour ou l’autre, des animaux antiques perdus dans une société qui va trop vite ?

Chien 51 est un livre sombre, noir, mais il y a en son cœur un point de lumière : celui de la transmission. Le personnage fatigué de Zem Sparak rencontre une jeune femme sans mémoire, Salia Malberg, à qui il va confier le soin de se souvenir. Au moment où lui quitte le monde avec soulagement, elle commence à le comprendre avec douleur. C’est ce qui se joue pour moi dans le livre : la possibilité d’une passation et donc l’expression d’une humanité.” »

– Laurent Gaudé

 

Dystopie : récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'il soit impossible de lui échapper et dont les dirigeants peuvent exercer une autorité totale et sans contrainte de séparation des pouvoirs, sur des citoyens qui ne peuvent plus exercer leur libre arbitre.






Exemples de romans dystopiques : 1984, FARENHEIT 451, LA SERVANTE ECARLATE

 

Exemple de dystopie au cinéma








« Aux petites heures du matin, avant que l’aube ne fasse scintiller les façades des immeubles, les drones décollent les uns après les autres comme une grappe de bourdons. Chacun a son plan de vol… Ca et là, des quartiers cossus de Grandelune, Spada et Petit-Chagrin en Zone 2, aux huit districts de la zone 3… Ils réveillent la ville… la campagne pour l’élection d’un nouveau membre à la Commission directoire… » Extrait

 

La rencontre entre Zem et Salia ne se passe pas au mieux. Elle réside en Zone 2 et lui en Zone 3, il devient alors son « chien ». Une enquête qui va révéler de sombre pratique. Tout cela à partir de la découverte d’un cadavre au torse ouvert largement et pour lequel manque un élément physiologique évident, en d’autre circonstance.

Ils confrontent avec irritations leurs Zones respectives. Avec leur us et coutumes.

Au-delà, l’auteur décrit les humains dans la Magnopole créé de toutes pièces par les multinationales après avoir acheté un pays entier en faillite, la Grèce. Là elles y ont parqué les populations qui ont eu l’obligation de migrer malgré des rebellions et des manifestations réprimées dans le sang par des milices recrutées pour l’occasion.

Laurent Gaudé immerge le lecteur de CHIEN 51 dans les soubresauts qui agitent la Zone 3, plongée dans les pires conditions humaines et climatiques.

Zem, lui, a trouvé l’échappatoire à son univers glauque avec une drogue qui lui permet de retrouver les instants fugitifs d’une autre vie. Au risque de se perdre physiquement.

J’ai beaucoup aimé la lecture de CHIEN 51. C’est un roman coup de poing comme on en lit peu décrivant des dérives politiques et économiques bien connues. C’est ainsi une façon d’appréhender un « avenir » tellement d’aujourd’hui ! Laurent Gaudé, par son sens du roman, de l’écriture, parvient à insuffler à la fois du dégout pour cette société mais aussi une minuscule porte de sortie où les uns et les autres pourraient bien se précipiter, se révolter ! On survit comme on peu !