Edité par les éditions DENOËL
Auteur : Adrian TCHAIKOVSKY
Traduction de Henri-Luc PLANCHAT
Couverture (géniale comme d’habitude) Aurélien POLICE
Prix : 19€90
Dans
un futur proche, la Cour Pénale Internationale est appelée à statuer sur la
reconnaissance intellectuelle d’individus retenus prisonniers. Leur avocat
commis d’office, Keram John Aslan, rencontre leur représentant. Et pour lui
c’est un choc.
Il
a, face à lui, Rex, créature évoluée génétiquement modifiées (ou bio morphes).
Véritables
machines de guerre, engagées dans un conflit majeur au Mexique ; où
s’affrontent troupes gouvernementales et guérilleros de l’Anarchista.
Affrontements aussi d’influences économiques avec des multinationales qui
investissent dans les technologies de pointe attribuées aux plus offrants.
Redmark et ses investisseurs sont l’une d’entre elles. Elle a développé des
créatures animales dans ses laboratoires. Particularité : elles sont
atteintes de gigantisme.
Rex,
par exemple, est un gros toutou de plus de 2 mètres au garrot. Les ingénieurs
ont intégré à sa morphologie des armes surpuissantes. Rex commande une unité
combattante constituée d’une ourse géante (Miel) ; Abeille est un agglomérat
de minuscules drones titrant des fléchettes anesthésiantes ; Dragon, lui,
est un reptile crocodilien capable de se rendre invisible. Leur cerveau
respectif, évolué, est relié au colonel Muray, leur donneur d’ordres. Hartnell est,
lui, chargé de programmer leur cerveau, et leur lien affectif. Il est porté sur
la bouteille car il ne supporte pas le rôle qu’il joue dans cette guerre mais
nécessité fait loi !. Nos animaux surdoués sont reliés entre eux par
télépathie. Sur le terrain, ils sont des terreurs !
Lors
de la visite d’une des représentantes des investisseurs de Redmark, Ellene
Asanto, un exercice sur le terrain est organisé. Grace à des caméras intégrées
à leur morphologie, l’équipe assiste à une manœuvre destructrice de la horde.
Une escouade de guérilléros est décimée avec une violence sanglante. En guise
de récompense, les mots affectueux comme « Bon chien » sont adressés
à Rex par exemple. Car il est un bon chef capable d’entraîner sa troupe au
combat. Mais Asanto est-elle vraiment ce
qu’elle paraît être ?
Sauf
que le jour où les communications entre Murray et le groupe de Rex se coupe
brusquement, il va devoir prendre des initiatives sur le terrain, avec l’aide
de Miel, qui dévoile des facultés ignorées jusqu’à présent.
Ils
arrivent près d’un village en pleine jungle, où officie le docteur De Sejos qui
tente de garder la population en bonne santé, surtout qu’elle paraît victime d’un
épandage de produits chimiques extrêmement toxique. Et l’on annonce l’arrivée
de mercenaires armés.
Rex
et son Team vont-ils s’engager dans une défense du village ? Comment se
retrouvent-ils à la C.P.I. en compagnie de très nombreux autres bio morphes.
Quel peut-être l’avenir de telles créatures dans un procés qui n’est pas sans
rappeler celui de la controverse de Valladolid au 16ème siècle !
A
vous de le découvrir dans ce roman qui se lit avec délectation ou l’auteur s’est
amusé à alterner chapitre du vécu de Rex et ceux vécus par les différents
protagonistes humains. Il y est aussi beaucoup question de manipulations
génétiques, d’ingérence dans des conflits de multinationales pas vraiment philanthropiques.
Pognon, pognon ; jusqu’à transgresser les codes écologiques, sanitaires. Commettant
des crimes de guerre au nom d’une rentabilité économique et financière.
Adrian
Tchaïkovsky mène cette histoire avec des chapitres courts et bien documentés.
Lui qui a étudié en Angleterre la psychologie et la zoologie insuffle des
accents de vérité dans son récit. Lui dont on connaît peu la production
littéraire en France, à l’exception d’un roman traduit dans la même collection « Dans
la toile du Temps », roman pour lequel il a obtenu de prix A.C. Clark et
le British Fantasy Award. D’autres œuvres seraient à traduire notamment le
cycle « Shadows of the apt ».
« Aborde de grands thèmes - dieux, messies, intelligence artificielle, aliens - avec brio ! » Financial Times
Extrait :
« …
Elle le rejoignit près de la fenêtre pour regarder, s’attendant à voir une
sorte de chien humanoïde – un peu comme dans les films de loups-garous. La
créature était différente. Plus grande, pour commencer. Elle avança à quatre
pattes jusqu’aux abords de Retorna, puis se redressa de toute sa taille, qui
égalait presque celle des maisons du village. Pendant un moment De Sejos ne vit
qu’une forme sombre et indistincte. Il ne s’agissait pas d’un chien.
- C’est un
ours murmura-t-elle… ».
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