vendredi 6 novembre 2020

CHRONIQUES D’ARRAKIS AU SEIN DES THEORIES DU COMPLOT AVEC LES AGENTS DE DREAMLAND

 


« La vérité est ailleurs ! », ce slogan fleurissait sur le générique de la série X-FILES.




Il pourrait s’inscrire dans l’atmosphère trouble de la novella « Les agents de Dreamland » écrite par Caitlin R. KIERNAN, qui vient d’être éditée au BELIAL dans l’excellente collection (que je n’arrête pas de vous recommander) « Une Heure Lumière ».



ATTENTION : un ouvrage destiné à un public mature ; qui va demander au lecteur de produire un effort de lecture car ce texte peut perturber, abuser vos sens, désorienter. A réserver à ceux qui connaissent un tant soit peu une certaine culture américaine des théories du complot, du complotisme car on ne vous dit pas tout. En cause, des agences plus ou moins secrètes ; les fameux hommes en noir avec lunettes aux verres fumées. On cache au bon peuple la vérité sur les phénomènes d’U.F.O. (O.V.N.I. chez nous) ou de vaisseaux extraterrestres, la fameuse zone 51 (appelée aussi « Dreamland »), l’incident de Roswell….

X-FILES ou FRINGE, 2 excellentes séries TV reprenaient avec bonheur ce concept échappant notre esprit cartésianiste.

Mais revenons à notre novella qui débute par la rencontre de deux agents de deux agences de renseignement (une américaine, une britannique). Dans l’étouffante chaleur de la bourgade de Winslow, Arizona, « Le Signaleur » et Immacolata Sexton, s’échangent une série de documents concernant une supposée secte qui prophétise la destruction de l’Humanité par un mystérieux agent pathogène extrêmement mortel, sans doute venu de l’espace.

Si le Signaleur est revenu de beaucoup de couleuvres noyées dans son whisky ; Immacolata, par ailleurs célèbre dans le domaine du renseignement, elle, semble recéler plus de secrets que notre monde peut en accueillir.

C’est en pénétrant dans la propriété de la secte que Le Signaleur va comprendre l’ampleur de la pandémie à venir. En cause l’Ophiocordyceps Unilateralis, le champignon zombificateur (déjà rencontré dans le roman « Celle qui a tous les dons »). Parmi les cadavres, seule Chloé est une survivante mais pour combien de temps. Est-elle le vecteur ? Quelle incidence la sonde New Horizon, en approche de Pluton pourrait-elle avoir sur l’avenir de notre planète ? Que cache la neige électrique sur l’écran du vieux téléviseur ?



Caitlin KIERNAN, par ailleurs auteure de comics d’horreur et du roman « La fille qui se noie », tisse une histoire où se mélange horreur et thèses complotistes. Le lecteur, hypnotisé par l’errance alcoolique du Signaleur, est kidnappé par l’atmosphère lovecraftienne de la novella, suffoque et cherche à sortir de toutes ces informations étranges distillées dans le texte, comme le film invisible écrit par E.R. Burroughs (père littéraire de Tarzan et John Carter), frappé d’une malédiction qui aurait emporté équipe technique et acteurs du film, ainsi que toutes les copies perdues belles et bien.



Vous apprendrez peut-être aussi la lutte autour d’une image de pomme qui a opposé le label discographique des Beatles et Steve Jobs patron d'Apple.



D’ailleurs que cacheraient vraiment certaines chansons du groupe dans le fameux album blanc !

Les Agents de Dreamland

Une novella de Caitlin R. KIERNAN – 2017

Traduction de Mélanie Fazi

Illustration de Aurélien POLICE (toujours lui !)

Editions du BELIAL, collection « Une Heure Lumière »

Prix 9.90 € pour 124 pages-2020

The New-York Times estimait le texte fortement visuel, viscéralement dérangeant. Novella nommé au prix Bram Stocker 2017 et Locus 2018.

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire