DANS LA MER IL Y A
DES CROCODILES – (2010)
Auteur : Fabio GEDA
Traduction : Samuel SFEZ
Editeur :
2011 aux éditions Liana LEVI
Editeur
en poche : J’AI LU
Sortie :
2022
Prix :
7.10 €
217 pages
Résumé 4ème
de couverture :
« L’histoire vraie d’Enaiatollah
Akbari
Enaiat ne connaît pas son âge, mais à dix ou onze ans, il sait
déjà qu’il est condamné à mort. Car il est né hazara, une ethnie afghane haïe
autant par les Pachtounes que par les talibans. Pour le protéger, sa mère
l’abandonne de l’autre côté de la frontière, au Pakistan. Commence alors pour
ce bonhomme « pas plus haut qu’une chèvre » un périple de cinq ans
pour rejoindre l’Italie en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce. Dans ce
récit vibrant d’espoir, il nous raconte son quotidien, où la débrouille le
dispute à la peur, l’entraide à la brutalité. Comme tous ceux qui témoignent de
l’insoutenable, c’est sans amertume, avec une tranquille objectivité et pas mal
d’ironie qu’il retrace les étapes de ce voyage insensé.
Fabio
Geda est un romancier italien.
Éducateur, collaborateur de La Stampa, il a publié deux romans avant d’entendre
Enaiatollah Akbari raconter son histoire il y a quelques années au Centre
interculturel de Turin. Bouleversé par son récit, séduit par son authenticité,
il prend le soir même la décision de bâtir un livre à quatre mains. Depuis sa
sortie en 2010, "Dans la mer, il y a des crocodiles" s’est vendu à
près de 400 000 exemplaires en Italie et a été traduit en 30 langues.»
« Chroniques
presque ordinaires » de ces populations persécutées qui prennent la route
vers un avenir qu’elles espèrent meilleurs.
Une histoire qui a
commencé au détour des années 2 000 ; Enaiat a quitté l’Afghanistan
et les exactions des Talibans contre son ethnie.
Extrait : « …vingt,
peut être trente talibans armés sont descendus de la jeep. Le même type que les
jours précédents est entré dans la classe. Il a dit au maître Tu n’as pas
écouté. Maintenant c’est nous qui allons t’apprendre quelque chose… Les Talibans ont fait sortir tout le monde,
enfants comme adultes… Ils nous ont ordonné de nous mettre en cercle dans la
cour… Puis au centre du cercle, ils ont fait venir le maître et le directeur…
Ba imidi didar les enfants a-t-il dit. Au revoir. Ils l’ont abattu. Devant tout
le monde. Depuis ce jour, l’école est fermée. Sans école, la vie ressemble à de
la cendre… »
Il est loin de s’imaginer que son périple vers l’Italie va durer plus de 8 ans. Parti enfant ; il arrivera adulte ! Transformé par les différents pays traversés ; ainsi que son esprit de débrouille, exploité mais gardant la fierté de ses origines. « … Même s’ils avaient peur, parce que la peur est attirante quand on ne sait pas la reconnaître… ».
Raconté par Fabio
Geda à partir d’entretiens avec le jeune homme qui lui conte avec ironie,
humour mais aussi une certaine naïveté, les rencontres, parfois dramatiques,
parfois émouvantes avec ces autres mômes qui marchent vers l’Ouest. Ceux qui
réussissent, ceux qui échouent…
Le lecteur
appréhendera mieux les étapes de ce périple improbable ; appréciera la reconnaissance
envers celles et ceux qui vont l’aider à franchir les obstacles. Beaucoup d’émotion
au détour de chaque page. Mais aussi des vérités transmises concernant ceux qui
exploitent, ceux qui profitent, ceux qui haïssent, ceux qui trahissent même leur foi.
Extrait : « …
Beaucoup de gens pensent que les Talibans sont afghans mais ce n’est pas vrai.
Bien sûr il y a aussi des Afghans parmi eux, mais pas seulement. Ce sont des
ignorants du monde entier qui empêchent les enfants d’apprendre ; ils ont
peur que nous comprenions qu’ils n’agissent pas pour Dieu mais pour leur propre
compte… ».
Un document qui ne
devrait pas laisser insensible le lecteur sur une vérité parfois crue de ce qui
fut, et perdure encore aujourd’hui, sous une autre forme, plus insidieuse, plus
secrète. Où les notions de liberté, d’égalité et fraternité sont encore trop
souvent ignorées. A lire absolument. Pour savoir s'il y a vraiment des "crocodiles" dans la mer !
D’ici quelques mois, on devrait pouvoir lire la suite de la vie de Enaiat… Chez Slatkine & Cie ! « L’HISTOIRE D’UN FILS ».
le monde va mal ...très mal...
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