vendredi 21 octobre 2022

ROSINE, UNE CRIMINELLE SI ORDINAIRE

 


ROSINE (2022)- 1ère édition aux éditions du Caïman (2020)

Autrice : Sandrine COHEN -


Sandrine Cohen est comédienne, scénariste et réalisatrice de fictions et de documentaires. Passionnée de faits divers, elle a notamment réalisé trois documentaires sur des crimes de proximité, passionnels et familiaux. Elle s’est intéressée, au-delà du sensationnel au mécanisme du passage à l’acte. Rosine, une criminelle ordinaire est tiré de ces expériences.

Editeur : J’AI LU

Sortie : Septembre 2022

Prix : 7.60 €

288 pages

 

 

Couverture de l'édition en grand format

Résumé 4ème de couverture :

« Rosine Delsaux est une femme, une compagne, une amie, une mère parfaite. Pourtant, un jour, à l’heure du bain, elle noie ses deux filles. Tous s’interrogent : comment a-t-elle pu commettre ce geste irréparable ? Rosine, elle, ne donne aucune explication tangible à son acte, et elle ne cesse de répéter qu’elle est un monstre. Mais on ne tue pas ses enfants par hasard. C’est en tout cas ce dont Clélia, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux de Paris, est persuadée. Forte de cette conviction, elle va chercher ce qui dans la vie de Rosine a pu mener à ce crime. »

Le crime est horrible. Le « bon sens » de la population condamne en bloc.

Pourtant, derrière cet infanticide, qui en rappelle d’autres, peut se cacher une réalité sordide, une déchirure invisible, un déclencheur insoupçonné, oublié même de la « meurtrière ».

Clélia, l’enquêtrice, n’est pas une détective au sens « policier » du terme. Elle traîne derrière elle une vie cabossée, sordide, des échecs qui la brisent parfois…

Malgré cela, elle se plonge dans la psyché de Rosine. Celle qui ne voulait plus s’éveiller de ce cauchemar va voir surgir des failles d’une existence qu’elle a occultée. Derrière sa détresse qui l’anéantit, Clélia démêle, tant bien que mal, avec un refus de l'accusée,  une autre « vérité » ; qui pourrait bénéficier à celle qui se croit définitivement condamnée. Cela, malgré les dénégations d’une système judiciaire, policier aussi,  peu enclin à se perdre dans des méandres psychologiques complexes. Et une société prompte à « réagir à chaud ».

Le texte du roman est âpre, cru, sordide je l’ai souligné. Description d’un univers carcéral désenchanté, un système judiciaire pointilleux où se trament plus des enjeux de carrière, une police obligée d’aller à l’essentiel.

Sandrine COHEN, dans un texte fort, met souvent le doigt sur ce qui broie, tue, révolte ; que nous préférons ignorer. 

Le roman a obtenu le Grand prix de Littérature policière 2021

« … Deux gardiennes entrent, elles savent pourquoi Rosine est là. D’office, elles ne l’aiment pas, elles ne seront pas les seules et personne ne lui fera de cadeaux. En prison, on n’aime pas les tueurs d’enfants. Elles le lui font comprendre immédiatement. Nue, on lui avait dit nue, elle sait ce que c’est ?  A poil. Elle a le droit à la fouille intégrale et elles ne vont pas se gêner… »  Extrait

" C’est un des textes noirs les plus forts de l’année écoulée. Une histoire d’infanticide comme vous en avez rarement lu. Un style clair, sans fioritures, lumineux. Une héroïne déjantée, brillante, humaine, prête à tout pour rendre la justice. Sauver ce qui n’est pas sauvable."... Libération 

Rentrée littéraire de septembre 2022



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